Max Neuhaus Les pianos ne poussent pas sur les arbres, dir. Daniele Balit et Matthieu Saladin, 2019


Max Neuhaus, Les pianos ne poussent pas sur les arbres, Edité par Daniele Balit et Matthieu Saladin, Dijon, Les presses du réel, coll. ohcetecho, 2019.

Textes de Daniele Balit & Matthieu Saladin, Max Neuhaus, entretiens avec Max Neuhaus par Greg Desjardins, Ulrich Loock, Arthur Danto, Lucio Pozzi, Jean-Yves Bosseur, Hans Ulrich Obrist, Patrick Javault, Ron Kuivila, William Duckworth, Carolyn Christov-Bakargiev, Peter Traub. Traductions de l’anglais (États-Unis) par Marie Verry.

La première anthologie en français des écrits et entretiens de Max Neuhaus, figure cruciale de l’expérimentation en musique électronique aux États-Unis et pionnier des arts sonores.
Des articles détaillant les enjeux esthétiques de son travail, à ses prises de position critique dans la presse, en passant par les textes de catalogues, entretiens, notices et autres documents de recherche, l’œuvre textuelle de Max Neuhaus (1939-2009) est à l’image de son activité artistique : à la fois riche, ancrée dans les problématiques contemporaines et touchant, à travers le fil rouge que constitue le son, à des sujets particulièrement variés, où l’artiste endosse tour à tour les habits du scientifique, de l’ingénieur, de l’architecte, du designer sonore, ou encore de la critique sociale et institutionnelle.
Cette anthologie présente, pour la première fois en langue française, une sélection traduite des écrits et entretiens de Neuhaus, comprenant notamment plusieurs inédits et organisée selon une lecture s’attachant à dégager les principales lignes de fuite qui animent sa recherche foisonnante. La première partie s’intéresse à la problématisation contextuelle de l’écoute, comprise au carrefour de ses dimensions physiologique, technologique, sociale et culturelle, et dont dépend le renouveau critique d’une pensée de l’attention. La partie suivante regroupe un ensemble de textes où se dessine, au fil des années et des remises en cause esthétiques, l’émergence d’un paradigme sonore émancipé du musical et trouvant dès lors, chez l’artiste, son épanouissement dans le champ des arts plastiques. Les questions liées au design sonore et à l’environnement occupent la troisième partie et constituent un important domaine de recherche dans l’évolution du travail de Neuhaus. C’est ici une approche singulière de l’écologie sonore qui se fait jour. Formulée dans le sillage de son intérêt pour l’attention contextuelle de l’écoute et résolument inscrite dans des préoccupations urbaines, la position défendue par Neuhaus invite au passage à reconsidérer l’historiographie de ce champ d’études. La dernière partie réunit enfin les différents textes, documents et entretiens rédigés et donnés par Neuhaus qui simultanément interrogent et projettent, du point de vue sonore, les transformations sociales et esthétiques inhérentes à l’avènement des réseaux, investissant la communication orale au sein d’une communauté déterritorialisée d’une véritable politique de l’auralité.