Gwenola Wagon (avec Stéphane Degoutin), Psychanalyse de l’aéroport international, 2018


Livre, 194 pages, couleur. Texte en français. Édition 369
Graphisme : Louise Drulhe.
Édition : Clémence Seurat
Les Presses du Réel.
Production : 369, Cnap, TeameD

L’aéroport international est le lieu de toutes les contradictions : la promesse de liberté se heurte aux contrôles des corps, l’aspiration à la circulation illimitée achoppe à la surveillance généralisée, les rêves d’un ailleurs s’évanouissent face à l’omniprésence de la menace terroriste, la soif de consommation se heurte à des produits inaccessibles. L’aéroport combine terreurs et désirs contemporains. La psychanalyse de ce lieu laboratoire de la modernité se déploie dans une édition et une installation.

Psychanalyse de l’aéroport international regroupe des réflexions, des spéculations et des histoires obtenues à partir de ce que l’aéroport international raconte. Il tire sa matière d’anecdotes, d’images, d’archives et de citations glanées sur Internet et ailleurs. Ces fragments sont agencés sous la forme d’un parcours spatial et critique qui explore les névroses, les fantasmes, les tabous et les désirs du lieu.
 
Par sa promesse de contrôle absolu, c’est le lieu par excellence du refoulement et du tabou. Stratifié d’interdits, il suscite une somme de spéculations, notamment autour de la menace d’attentats. Tout danger, qu’il soit fictif ou réel, y prend des proportions considérables. Sont proscrits des objets banals ainsi que des bouteilles d’eau ou des crèmes pour le corps, que des objets illicites liés aux trafics de drogues et d’espèces, des comportements considérés comme anormaux, des personnes – apatrides, réfugiées ou en situation irrégulière – et des maladies, virus ou bactéries.
 
 
L’aéroport international accumule les contradictions. Il promet la circulation mondiale, mais forme un espace hermétique. Il promet la modernité, mais se heurte à la menace terroriste. Il promet la consommation, mais privilégie les produits inaccessibles.