2024-2025 - "Art, économie et réalisme capitaliste"


Art, économie et réalisme capitaliste 
Cycle de conférences 2024/2025

Université Paris VIII 2 Rue de la Liberté, 93200 Saint-Denis
Métro Saint-Denis Université, ligne 13.

Les mardis 18h-21h Amphithéâtre de la Maison de la Recherche, MR002
Proposé par l’équipe de recherche TEAMeD avec le soutien de l’EUR ArTeC et le laboratoire de recherche AIAC (Arts des images et art contemporain), Université Paris VIII.
 
L’art contemporain a partie liée au capitalisme et à son histoire. Aucun des mondes qui constituent et organisent la diversité des pratiques artistiques susceptibles d’être regroupées sous cette appellation n’échappe à l’hégémonie économique du capitalisme. On le sait au moins depuis Fredric Jameson et la critique institutionnelle : la culture incarne même plus largement la logique propre de la phase dite tardive du capitalisme, selon la périodisation établie par Ernest Mandel et que l’on peut également comprendre aujourd’hui – soit un demi-siècle après son pronostic – comme cette phase qui n’en finit pas de tarder. Qu’il s’agisse des fondations d’entreprise de groupes du CAC 40 devenues des acteurs majeurs de l’économie de l’art, de l’intégration des musées publics aux industries culturelles, de l’économie par projet comme principal horizon des pratiques artistiques, curatoriales et de leurs financements, ou de collectifs d’artistes militant pour un revenu universel et la reconnaissance du statut de travailleur·se de l’art, la question économique sous-tend les modes opératoires de l’art dans ses différentes sphères d’activité, tout comme les éventuelles revendications qu’ils peuvent nourrir. Précisément, l’expression « réalisme capitaliste » forgée par Mark Fisher désigne la difficulté de notre époque à imaginer une alternative à ce système économique. Prendre acte d’une hégémonie ne revient toutefois ni à nier, ni à minimiser l’importance de pratiques artistiques critiques, mais à les considérer à l’intérieur de la totalité qu’elles cherchent à entamer en y ouvrant des brèches et en habitant ses ruines.
Cette nouvelle édition du cycle de conférences du master Écologie des arts et des médias souhaite s’arrêter sur les relations complexes entre art et capitalisme aujourd’hui, leurs influences et déconstructions réciproques, mais aussi les désirs et les imaginaires qui les traversent l’un et l’autre, en invitant les étudiant·es à travailler autour de six axes, à raison d’un axe par séance : langue du néolibéralisme, images du capitalisme, économies alternatives d’artistes, marché de l’art et mythe de l’entrepreneur, paradoxe et cohérence de la critique artiste, économies du travail artistique.
 
Dates :
Mardi 8 octobre 2024, introduction du cycle
Mardi 15 octobre 2024 avec Sandra Lucbert, écrivaine
Mardi 10 décembre 2024 avec Maxime Boidy, maître de conférences en études visuelles à l’université Gustave Eiffel et Peter Szendy, philosophe, musicologue, professeur en humanités et en littérature comparée à Brown University
Mardi 17 décembre 2024 avec Sophie Cras, maîtresse de conférences en Histoire de l’art contemporain à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne
Mardi 18 février 2025 avec Anthony Galluzzo, professeur des Universités en sciences de gestion à l’université de Saint-Étienne et Nathalie Obadia, galeriste
Mardi 18 mars 2025 avec Eva Barto, artiste, co-fondatrice de la Buse, Ludovic Chemarin©, représenté lors de cette intervention par Damien Beguet, Laurent Marissal, peintre sans peinture
Mardi 8 avril 2025 avec Aurélien Catin, auteur et militant, Emilie Noutsis, artiste, co-fondatrice du collectif La Buse, Emanuele Braga, artiste, chercheur et activiste
Mardi 22 avril 2025, conclusion du cycle
 
 
 
Mardi 8 octobre 2024, 18h - Introduction du cycle
Durant la séance introductive, nous présenterons le programme et ses différents axes. Un corpus de textes établi par l’équipe enseignante sera distribué aux étudiantes et les modalités d’évaluation seront détaillées.
 
 
 
Mardi 15 octobre 2024, 18h - Langue du néolibéralisme
Avec Sandra Lucbert, écrivaine
En guise de séance inaugurale, et dans la perspective de cartographier le champ lexical qui nous occupera durant tout le cycle, nous nous intéresserons, avec l’invitation de l’écrivaine Sandra Lucbert, d’une part à la langue du néolibéralisme ou à ce que le néolibéralisme fait au langage – le plus ancien dispositif selon Agamben – à mesure qu’il ventriloque la parole politique, se diffuse à travers une propagande médiatique et infuse plus largement le quotidien (LQR, Hazan), et d’autre part à l’examen que peut en faire la littérature.

Les trois derniers livres de Sandra Lucbert portent sur l’appareil d’enrôlement discursif, normatif et pulsionnel du capitalisme financiarisé. La Toile reprend les codes du roman épistolaire pour mettre au jour la façon dont le numérique massifié produit une organisation politique et économique par branchement direct sur les corps. Personne ne sort les Fusils et Le Ministère des contes publics relèvent davantage d’une littérature d’intervention : le premier à partir du procès France Télécom, le second prenant appui sur un objet médiatique, une émission spéciale consacrée à la dette publique. Chacune à leur manière, ces formes hybrides se proposent de démonter les mécaniques de ratification langagière par lesquelles les structures de la finance dérèglementée démolissent tout un ordre social.
 
 
 
Mardi 10 décembre 2024, 18h - Images du capitalisme
Avec Maxime Boidy, maître de conférences en études visuelles à l’université Gustave Eiffel et Peter Szendy, philosophe, musicologue, professeur en humanités et en littérature comparée à Brown University

Sous la forme d’une discussion entre le chercheur en études visuelles Maxime Boidy et le philosophe Peter Szendy, il s’agira dans cette séance d’étudier à la fois l’imagerie et les formes symboliques du néolibéralisme, en particulier dans sa version britannique tendant à la globalisation avec le thatchérisme, et l’économie propre aux images – leur iconomie – qui sous-tend la circulation généralisée des images saturant le quotidien de nos sociétés médiatiques.
 
Peter Szendy est professeur en humanités et en littérature comparée à Brown University et conseiller musicologique pour les éditions de la Philharmonie de Paris. Parmi ses publications récentes : La Voix, par ailleurs (avec Laura Odello, Minuit, 2023) ; Pouvoirs de la lecture. De Platon au livre électronique (La Découverte, 2022) ; Pour une écologie des images (Minuit, 2021) ; Coudées. Quatre variations sur Anri Sala (Mousse, 2019) ; Le Supermarché du visible. Essai d’iconomie (Minuit, 2017) ; À coups de points. La ponctuation comme expérience (Minuit, 2013). Il a été le commissaire de l’exposition Le Supermarché des images au Jeu de Paume (février-juin 2020).
 
Maxime Boidy est maître de conférences en études visuelles à l’université Gustave Eiffel, membre du laboratoire LISAA (EA 4120). Ses recherches portent principalement sur l’histoire intellectuelle des savoirs visuels et l’iconographie politique. Il a récemment publié La Société n’existe pas. Images de la guerre civile sous Margaret Thatcher (Même pas l’hiver, 2022) et coordonné le numéro de la revue Perspective (2024-1) sur le thème de l’autonomie.
 
 
 
Mardi 17 décembre 2024, 18h - Économies alternatives d’artistes
Avec Sophie Cras, maîtresse de conférences en Histoire de l’art contemporain à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne
L’écriture de traités d’économie n’est en rien l’apanage des économistes ; l’histoire de l’art contemporain montre que nombre d’artistes se sont essayé·es à la rédaction d’essais proposant de réformer nos rapports au travail, à l’argent ou encore notre compréhension d’une notion comme la valeur. Cette séance sera l’occasion de considérer avec l’historienne de l’art Sophie Cras les critiques du capitalisme et les différentes économies alternatives que des artistes ont pu imaginer, sinon expérimenter, depuis la seconde moitié du XXe siècle.
 
Sophie Cras est historienne de l’art à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne. Ses recherches explorent les points de rencontre entre art et économie, en s’intéressant particulièrement aux savoirs économiques développés au sein du champ de l’art, et au regard créatif et critique que les artistes et les œuvres livrent sur l’économie de leur temps. Elle a publié L’économie à l’épreuve de l’art. Art et capitalisme dans les années 1960 en 2018 au Presses du réel (traduction chez Yale University Press, 2019) et a édité l’anthologie De modestes propositions. Quelques traités d’économie rédigés par des artistes aux éditions B42 (2022).
 

 
Mardi 18 février 2025, 18h - Marché de l’art et mythe de l’entrepreneur
Avec Anthony Galluzzo, professeur des Universités en sciences de gestion à l’université de Saint-Étienne et Nathalie Obadia, galeriste
 
Le marché de l’art est sans doute la manifestation la plus évidente de l’assimilation de l’art contemporain à l’économie de marché, de sa patiente et déjà ancienne « économisation ». Si une telle logique conduit nécessairement à transformer les pratiques et les œuvres qui s’y exposent, la singularité du type de marchandises échangées et le rôle qu’elles jouent dans le capitalisme financier peuvent-ils en retour nous informer sur nos rapports à la valeur et au fétichisme ? Le rapprochement entre l’art et le capitalisme s’opère par ailleurs à travers les mythes modernes qu’ils partagent ou qu’ils ont contribué différemment à façonner, en premier lieu desquels se trouve celui de l’entrepreneur. Cette séance sera l’occasion d’examiner ces questions avec la galeriste et professeure d’économie Nathalie Obadia et le chercheur en sciences de gestion Anthony Galluzzo.
 
Anthony Galluzzo est Professeur des Universités en sciences de gestion à l’université de Saint-Étienne. Ses travaux de recherche portent principalement sur les imaginaires marchands et les cultures de consommation. Il est l’auteur de "La fabrique du consommateur" et du "Mythe de l’entrepreneur" aux éditions Zones/La Découverte.
 
Nathalie Obadia a créé sa première galerie d’art contemporain à Paris en 1993 suivie d’une antenne à Bruxelles en 2008. La galerie représente des artistes contemporains français et étrangers et participe à une dizaine de foires internationales. Elle a été vice-présidente du Comité professionnel des galeries d’art de 2005-2008. Elle est titulaire d’une maîtrise de droit international et européen (Paris II) et diplômée de Sciences-Po Paris (Relations internationales 1988) où elle est chargée d’un cours « Analyse du marché d’art contemporain » depuis 2015.
 
 

Mardi 18 mars 2025, 18h - Paradoxe et cohérence de la critique artiste
Avec Eva Barto, artiste, co-fondatrice de la Buse, Ludovic Chemarin©, représenté lors de cette intervention par Damien Beguet, Laurent Marissal, peintre sans peinture
Si, selon certaines théories en sociologie, la critique artiste désigne les appels à des changements sociétaux énoncés dans les contestations de la fin des années 1960 et ayant été intégrés par le capitalisme pour son redéploiement dans les années 1970, qu’en est-il aujourd’hui des critiques formulées par des artistes à l’endroit de l’économie néolibérale, de l’exploitation, de la propriété privée, mais aussi de la marchandisation de l’art ? Quelles stratégies convoquent-iels pour tenter d’échapper à la récupération capitaliste ? Cette séance prendra la forme d’une table ronde réunissant différent·es artistes, dont Eva Barto, Ludovic Chemarin © et Laurent Marissal.
 
Eva Barto est artiste. Son travail convoque les rapports de pouvoir régissant les codes de la propriété (intellectuelle, foncière, économique…) notamment à travers l’étude des discours hégémoniques, des mécanismes de corruption et des impasses de la loi.
Son travail a fait l’objet de plusieurs expositions personnelles notamment à la galerie gb agency (Paris, 2016), au Centre d’Art de la Villa Arson, (Nice, 2016) au Kunstverein Nuremberg, au Kunstlerhaus Stuttgart (2021), au Plateau Frac Ile-de-France, au Macro Museum à Rome (2022) et prochainement à Buenos Aires (2025).
Il a également été présenté dans des expositions collectives à la galerie Marcelle Alix (Paris, 2015), à la Biennale de Rennes (2016), à Kadist Foundation (Paris, 2016), à la Fondation d’Entreprise Ricard (Paris, 2017, 2019), au Wattis Art Center (San Francisco, 2017) à la galerie Max Mayer (2018, 2021), au musée de la Secession (Vienne, 2018), à la Biennale d’Anafi (Grèce, 2019), à la galerie Konrad Fischer (2024), ainsi qu’au Palais de Tokyo (2024).
En 2016, elle créé le projet éditorial Buttonwood.Press. Elle est co-fondatrice du collectif de droits des travailleur-euses de l’art La Buse et co-anime l’émission ForTune sur * Duuu Radio. Depuis 2019, elle enseigne à l’Ecole des Beaux-Arts de Lyon.
 
En 2005, l’artiste Ludovic Chemarin décide de mettre fin à sa jeune et prometteuse carrière artistique, afin de changer de vie, de passer à autre chose.
En 2011, deux artistes, Damien Beguet et P. Nicolas Ledoux décident de réactiver la production de Ludovic Chemarin et de prolonger sa carrière artistique. Ils achètent alors contractuellement à Ludovic Chemarin l’intégralité des droits patrimoniaux de son travail passé. En parallèle, Ludovic Chemarin dépose à l’INPI son nom comme marque : Ludovic Chemarin©, qu’il revend immédiatement aux deux artistes. En 2014, ils demandent à Ludovic Chemarin de poser pour la réalisation du portait officiel de Ludovic Chemarin© et, en 2015, de produire un dessin avec sa signature pour seul motif. Ils en acquièrent ensuite par contrat de cession les droits de représentation, de reproduction et d’adaptation ; l’exploitation de sa signature devient possible.
Depuis 2011 Beguet et Ledoux produisent des œuvres sous le nom de Ludovic Chemarin©. Ils répondent à des invitations pour des conférences et des expositions en France et à l’étranger. Les deux artistes abordent avec leurs outils conceptuels, juridiques et formels le thème douloureux et très peu traité de la faillite artistique – la faillite de l’artiste – mais aussi de son éventuel salut par le rachat ou une forme de recapitalisation financière et artistique. Il est question de recontextualiser la matière artistique de Ludovic Chemarin dans le champ de l’art contemporain, de la manipuler en formulant de nouveaux protocoles et de nouvelles médiations.
 
Laurent Marissal alias Painterman
Laurent Marissal, né en 1970 à Clichy, vit et travaille à Paris. Il se définit comme peintre sans peinture mais pas sans actions picturales.
Le récit de ses actions est compilé dans la série « Pinxit » sous la forme d’énoncés, de témoignages, de dessins, de rapports, de tracts, de lettres, d’anecdotes, de poèmes, de dessins, de photographies... Il reste peintre quelles que soient les circonstances.
Cela commence en 1997, pour subsister il est gardien au musée Gustave Moreau pour exister et rester peintre il reprends la peinture en dessous de zéro. Sans peinture, il réalise des actions picturales clandestines – renverser sa chaise de gardien, mettre ses doigts dans la peinture du musée rénovation... Sans peinture, il plie le temps de travail sur le travail du temps. Sa pratique s’apparente au sabotage, à la perruque, à la reprise individuelle... Puis par des actions syndicalespicturales – tract, grève, manifestation... Il parvient à réduire le temps de travail et à augmenter l’espace de pause... Il prend le surnom de Painterman, et publie le récit de sa désaliénation : Pinxit (I).
Dans Pinxit (II) – Où va la peinture, salarié dans un centre de formation en alternance, il résiste à la division du temps et peint les jours ouvrés comme les jours chômés. On peut le suivre retrouver Nietzsche entre deux papes, rencontrer Kafka à Prague, périr par la nageuse, rendre un hommage pirate à Sol Lewitt, déplacer la stèle de Félix Gattari sur d’autres tombes…
Pinxit (III) – aca nada (il n’y a rien ici) se déroule entre Paris et Montréal. Le peintre a trouvé là son Arcadie, on le voit organiser une exposition clandestine dans un hôtel au Québec, peindre en parlant grâce au froid sur le Mont Royal, durant le printemps d’érable organiser une manifestation place du Canada à Paris concomitante de la manifestation place du Canada à Montréal, entre deux papes devenir indien, peindre la frontière entre les USA et le Canada, occuper le centre culturel canadien à Paris, communiquer avec un astronaute canadien en orbite… De retour à Paris, Laurent Marissal alias Painterman s’oppose à bibendum, inaugure la vitrine fantôme de Robespierre au musée du Barreau de Paris, serre la main à Caïn, fait le portrait de Brecht & Brecht, organiser des actions non alignées...
Depuis 2012, il publie, rédige, dessine et diffuse Nada, le journal des actions non visibles non cachées de Painterman en milieu hostile comme en Arcadie. Il travaille aussi à une histoire de l’art non visible et non caché (voir au presses du réel / Al Dante : Brecht & Brecht ; Portrait d’un terroriste en amateur d’art.)
 
 
 
Mardi 8 avril 2025, 18h - Économies du travail artistique
Avec Aurélien Catin, auteur et militant, Émilie Moutsis, artiste, co-fondatrice du collectif La Buse, Emanuele Braga, artiste, chercheur et activiste
 
Cette séance invitera différents collectifs d’artistes, relativement récents, investis dans la revendication de droits sociaux et engagés dans des luttes politiques : La Buse, Art en grève et l’Institute of Radical Imagination. Nous reviendrons sur la genèse de chaque collectif, leurs modalités d’action et les différentes propositions qui les animent. Cette discussion sera également l’occasion de nous interroger sur les modes de vie économiques qui permettent aujourd’hui le travail artistique, autrement dit les moyens de subsistance des artistes et leur part d’aliénation.
 
Aurélien Catin est auteur et militant pour les droits économiques. Membre de l’association Réseau Salariat, il étudie les possibilités d’instauration d’un droit politique au salaire, en particulier dans le champ des arts visuels. Il fait partie de La Buse, un collectif rassemblant des plasticien·nes, des curateur·ices et des chercheur·ses dans le but de renforcer le statut des travailleur·ses de l’art. En 2020, il a fait paraître un ouvrage intitulé Notre condition. Essai sur le salaire au travail artistique chez Riot Éditions, un éditeur associatif dont il dirige la collection « Travailler le travail ». Il contribue à différentes publications (Le Monde diplomatique, l’art même, Salariat, etc.) et continue d’explorer la thématique du travail à travers les enjeux du salaire et de la Sécurité sociale.
 
Emanuele Braga (1975) is an artist, philosopher, and activist whose work focuses on the relationship between art, economy, and technologies. He co-founded MACAO, a new center for art and culture, and the Institute of Radical Imagination (IRI), a transnational center for artistic research and production that explores post-capitalist alternatives. He has conducted lectures and seminars at various European universities and is currently a researcher at the University of Milano-Bicocca. Among the books he has authored and edited are : MOLECULOCRACY (Nero ed.), Art for UBI Manifesto (bruno ed.), and Art for Radical Ecologies Manifesto (bruno ed.).
 
Émilie Moutsis vit et travaille à Paris. Forte d’expériences multiples, l’artiste rend compte d’un mode de vie choisi, de sa condition de femme, de mère, d’artiste-autrice, chercheuse... Ses productions s’étendent sur un large spectre médiatique allant de l’autoportrait à la conférence-performance. Films, peintures, photos, performances sont les preuves accumulées d’un désir d’existence poétique à l’ère dite de l’anthropocène. Doctorante en arts plastiques à l’université Paris 8, sa recherche interroge la possibilité d’une individuation dans un contexte de surabondance visuelle, de raréfaction de projections désirables et de déjà-vus dystopiques. Co-fondatrice du collectif La Buse, elle milite pour la reconnaissance du travail artistique et la maîtrise du travail concret par les travailleur·ses de l’art eux·elles- mêmes.
 
 
 
Mardi 22 avril 2025, 18h - Conclusion du cycle
La séance conclusive sera dédiée à la restitution du travail donnant lieu à l’évaluation. En phase avec la thématique du cycle, le travail proposé aux étudiant·es consistera à réaliser un projet artistique expérimental et collectif réfléchissant sur son économie. Si les modalités et la forme du projet seront libres, son médium premier sera une part du budget alloué au cycle de conférences. Ainsi, les étudiant·es mèneront tout au long de l’année un projet visant à problématiser les objets du cycle à travers l’usage d’une somme d’argent déterminée, comprise comme capital primitif.