2025-2026 - Nous nous sommes réveillé·es sans même les mots pour crier.


Nous nous sommes réveillé·es sans même les mots pour crier.

L’art et le langage à rebours des Big Delete. 

Cycle de conférences 2025/2026
Les mardis 18h-21h Amphithéâtre de la Maison de la Recherche, MR002 (sauf contre-indication)

Proposé par l’équipe de recherche TEAMeD
Avec le soutien de l’EUR ArTeC et le laboratoire de recherche AIAC (Arts des images et art contemporain), Université Paris VIII.

Enseignant-chercheur référent 2024-2025 : Aliocha Imhoff, aliocha.imhoff(at)gmail.com

Depuis fin janvier 2025, un décret surnommé l’« Abrogation Woke » a pour ambition de rendre impossible le financement public de recherches universitaires qui utiliseraient des mots tels que « climat », « femme », « biodiversité », « inclusion », « LGBT », (…). Surnommé « Big Delete », de nombreuses pages de la Maison Blanche et du Département d’État des États-Unis affichent désormais « Erreur 404 », en lieu et place de pages consacrées au changement climatique et/ou à des politiques d’inclusion. 28 mots sont ainsi proscrits des formulaires administratifs aux Etats-Unis auxquels s’ajoutent 120 autres censés disparaître des pages internet et des projets soutenus par la National Science Foundation (agence indépendante du gouvernement dont la mission est de soutenir la recherche). L’enjeu de ce cycle de conférences et interventions serait d’amorcer un répertoire de réponses possibles depuis les champs des arts, des humanités et des lettres en mobilisant des formes possibles pour une poésie balistique contemporaine. 

Mardi 4 novembre 2025
Amphithéâtre Maison de la Recherche, Université Paris VIII, 18h-21h 
Introduction du cycle par Aliocha Imhoff
et introduction aux "folies pédagogiques" par Jean-Baptiste Farkas : une partie des étudiantxs est invitée à proposer des interventions en début des séances suivantes (10 minutes), une autre partie des étudiantxs M2 Edam proposera plutôt la conclusion du cycle le 14 avril.

Mardi 25 novembre 2025
Amphithéâtre Maison de la Recherche, Université Paris VIII, 18h-21h
avec 
Olivier Marboeuf, conteur, artiste
Clovis Maillet, artiste

Clovis Maillet est historien médiéviste et artiste. Spécialiste des questions de genre et de parenté dans la culture visuelle médiévale, il est l’auteur de La parenté hagiographique (2014), Les genres fluides. De Jeanne d’Arc aux saintes trans (2020), Un Moyen Âge émancipateur (2021), et Écotransféminismes (avec E. Bigé, 2025). Depuis le début des années 2000, il développe une pratique artistique mêlant performance, installation et film, il a également co-écrit le spectacle Medieval Crack avec le collectif Foulles.
Et la photo de la villa crédit Daniele Molajoli.

Olivier Marboeuf est auteur-conteur, artiste, commissaire d’exposition indépendant, théoricien de la culture et producteur de cinéma, originaire de Guadeloupe. Il a fondé avec l’auteur franco-béninois Yvan Alagbé au début des années 1990 les éditions Amok (devenues Frémok). Il est ensuite devenu directeur artistique de l’Espace Khiasma (2004 à 2018), centre d’art visuel et de littérature vivante basé en proche banlieue de Paris et dédié aux représentations minoritaires, contribuant à introduire les théories postcoloniales sur la scène artistique française à partir de nombreuses expositions et rencontres. De 2013 à 2024, il est également producteur de cinéma au sein de Spectre Productions et produit une soixantaine de films d’artistes et de documentaires de tout format. Il partage actuellement son travail entre l’écriture, le dessin et des activités liées aux pratiques collaboratives en art. Il est notamment membre fondateur du Réseau Indépendant des Travailleur·euses et Acteur·ices des Arts Visuels (RITAA) en Guadeloupe. Parmi ses récentes bourses, il a bénéficié pour l’année académique 2023/2024 du Banister Fletcher Fellowship au sein de l’Institut Universitaire de Londres à Paris (ULIP) où il a initié une recherche autour de l’archive des présences diasporiques caribéennes à Paris et à Londres. Il est également résident du programme Maison Baldwin à la Fondation Camargo en 2025. Une large sélection de ses textes sont à découvrir en accès libre sur le blog Toujours Debout (www.olivier-marboeuf.com

Mardi 9 décembre 2025
Amphithéâtre Maison de la Recherche, Université Paris VIII, 18h-21h
Guerilla poétique et rituels sorciers
Avec Frank Smith, artiste et poète
et le duo d’artistes -h-, membre de la C.A.R. (Cellule d’Actions Rituelles)

Né en 1968, Frank Smith est écrivain et poète, vidéaste et réalisateur. Longtemps producteur à France Culture où il a notamment dirigé l’Atelier de création radiophonique (2001-2011), Frank Smith est le créateur du Bureau d’Investigations Poétiques depuis lequel il explore les jonctions/disjonctions s’exerçant entre Poésie, Politique et Image — au moyen de livres, de films, d’installations, d’expositions et de performances. 
Renouant avec les notions de « poésie civile » et de « cinéma de poésie » politique, ses travaux ont été présentés au sein de nombreuses institutions dans le monde dont récemment la Steven Kasher Gallery à New York, le Musée du Louvre-Lens ; La Maréchalerie - Centre d’art contemporain, Versailles ; la Collection Lambert, Avignon ; etc. Tous ses films ont été montrés au Centre Pompidou-Paris.

-h- tente comme beaucoup de vivre malgré le trouble, d’habiter les ruines, de faire avec, c’est un duo traversé de crises existentielles toutes les 4 minutes. A quoi ça sert l’art, et qu’est-ce qu’on peut bien faire quand tout a l’air de tourner en eau de boudin ? Pour pallier à ces questions fondamentales mais complètement foutraquantes, -h- a multiplié des pratiques collectives pour en engendrer d’autres : co-initier un club de pratiques des imaginaires, mener des ateliers Reveal and freak sur les questions de reconnaissance faciale et d’identité de genre, penser des ateliers d’écritures, forger des histoires de SF, désenvoûter un fablab, et tisser des rituels au sein de la C.A.R (Cellule d’Actions Rituelles) avec Le Laboratoire d’Imagination Insurrectionnelle sur un territoire en lutte. Tout ça pour se dire qu’on peut se jouer du réel, que la vérité est ailleurs et ainsi, habiter poétiquement le monde. -h-, comme une lettre soufflée, aspirée, (se) raconte des histoires, iels bendent la réalité pour lui faire dire ses non-dits, révèlent les interstices où se glissent les utopies et les secrets, les rêves en gestation et les récits étranges. De l’exorcisme d’un marcassin au suicide d’un dauphin par amour, d’une enfant née après un rituel sur une zad aux saucisses gravées à la découpeuse laser, des dessins militaires dans le sable aux fanfictions, de l’adn partagé entre Donna Haraway et sa chienne aux rituels funéraires que l’on veut construire, de l’âge de la croûte martienne au technochamanisme, des techniques de jeux de rôles aux sceaux magiques dessinés sur une cantine pendant les manifs à Nantes, telles sont les histoires qui nous portent et que nous portons. Nos recherches nous ont mené·es vers l’infini et (l’)au-delà, et aujourd’hui nous avons à coeur de penser des dispositifs de "tente grise", concept que nous avons développé depuis les écrits de Charles Stépanoff, anthropologue, qui évoque les "tentes sombres" des chamanes sibérien·nes où l’imaginaire est partagé, sans guide, et celui des "tentes claires" que nous rapprochons des musées, white cubes qui dirigent les regards.

Mardi 27 janvier 2026
Amphithéâtre Maison de la Recherche, Université Paris VIII, 18h-21h
Avec Olivier Manonni, traducteur et auteur
La langue est ((re)devenu) fasciste

Olivier Mannoni traduit entre autres Martin Suter, Stefan Zweig, Maxim Leo, Peter Sloterdijk et Buyng-Chul Han. Il a également traduit de nombreux essais historiques consacrés à la période du nazisme, et a réalisé une nouvelle traduction de Mein Kampf pour le livre Historiciser le mal (2021). Il a dirigé entre 2012 et 2025 l’École de Traduction Littéraire à Paris. Il est a publié en France plusieurs livres centrés sur des biographies d’écrivains et, récemment, en 2022 et 2024, deux essais très lus et commentés : Traduire Hitler (Prix Charles Oulmont 2023) et Coulée brune – Comment le fascisme a inondé la langue (Éditions Héloïse
d’Ormesson).

Mardi 17 février 2026
Amphithéâtre Maison de la Recherche, Université Paris VIII, 18h-21h
avec 
Nathalie Quintane, poète, écrivaine
Gorge Bataille (Elodie Petit), poète et performeur·se
Flora Souchier, auteure

Nathalie Quintane, 1964, livres, performances (plus rares), P.O.L., la fabrique, Digne-les-Bains, aime lire ce qui est très ancien et très récent, habitée par l’espoir lorsqu’elle a bien dormi. 

Gorge Bataille est poète et performeuse. Ses lectures sont des moments révolutionnaires et potaches où les institutions patriarcales sont toutes rigoureusement anéanties. Les rapports d’exploitation à échelle sentimentale sont la cible privilégiée de l’artiste, tout comme la lutte des classes et le trouble identitaire. Avec Fiévreuse plébéienne (2022, Édition du commun) elle initie ce qu’elle nomme la « Langue Bâtarde », une poésie prolétaire, sexuelle, menaçante et gouine. En 2021, elle a publié Anthologie Douteuses 2010-2020 (Éditions Rotolux Press) qui retrace dix années de fanzines queer et poétiques avec Marguerin Lelouvier. Son dernier livre Fatal*e ou l’impossible phantasme est sorti aux éditions Trou noir au printemps 2025. Crédit photo : Gaëlle Matata

Flora Souchier est comédienne, énergéticienne, autrice. Elle a étudié à l’ENS de Lyon et à la Comédie de Saint-Étienne. Elle publie ses poèmes aux éditions Cheyne et Cambourakis : Sortie de route (2019, 2025), Époque de plomb (2024). Son premier récit en prose paraîtra au Seuil en mars 2026. Il lui arrive de co-diriger des banquets-spectacles politico-poétiques avec des foules d’amateur.es. Entre trois répétitions et deux pratiques de sorcellerie, elle écrit avec urgence, nécessité, passion.
(Photo Charlotte Lakits)

Mardi 2 mars 2026
(lieu encore à déterminer)
Avec Saul Ostrow, critique d’art
Avec David Goodman et Édouard Prulhière, Saul Ostrow a fondé Critical Practices Inc. (CPI) en 2010, organisation à but non lucratif entièrement bénévole qui se manifeste au travers de projets curatoriaux, de forums ouverts ou encore de la publication d’un journal grand format. Artiste de formation, Ostrow est, depuis les années 1990, principalement connu comme critique et conservateur indépendant. Depuis 1985, il a organisé plus de 80 expositions aux États-Unis et en Europe. Il est actuellement rédacteur en chef adjoint du magazine Bomb et principal responsable des opérations de CPI. Il a également été co-rédacteur en chef de Lusitania Press (1996-2004) et rédacteur en chef des acquisitions de la série de livres Critical Voices in Art, Theory and Culture (1996-2006) publiée par Francis & Taylor. Ses propres écrits ont fait l’objet de publications dans de nombreux magazines d’art, revues, catalogues et livres aux États-Unis et en Europe.

Mardi 17 mars (date en cours de confirmation)
Amphithéâtre Maison de la Recherche, Université Paris VIII, 18h-21h
La langue est plus qu’humaine
Avec Chloé Mondémé, sociologue

Chloé Mondémé est chargée de recherche au CNRS, membre du laboratoire Triangle (ENS de Lyon). Ses recherches se situent au croisement de la linguistique et de la théorie sociale, et portent sur les formes rudimentaires de l’interaction sociale, en particulier en contexte interspécifique (humain/animal). Elle s’intéresse également au traitement que les sciences du comportement animal réservent aux phénomènes sociaux.

Mardi 14 avril 2026 - 18h-22h
Conclusion du cycle par un groupe d’étudiantxs M2 EDAM